Le voyage à Cuba à vélo

Photos.jpg Info pour les cyclistes 

Le vélo est sûrement l’un des moyens idéaux pour visiter Cuba si l’on ne veut pas voir que les villes.

Itinéraires.

Nous avons préféré l’est. Peut être parce que nous y avons eu meilleur temps. Les paysages sont plus variés. Nous conseillerions une arrivée à Holgín (depuis l’Italie ?) ou Santiago pour éviter de traverser le pays en 15 où 18 h de bus .

Il existerait un guide hollandais pour le cyclisme à Cuba qui s’appellerait « route » , à vérifier.

Météo. 

Arrivés le 15 décembre nous avons commencé par 5 jours de pluies intermittentes qui n’empêchaient pas de pédaler malgré les routes boueuses et détrempées. Fin janvier, à l’Est le scénario s’est renouvelé pendant 3 j.

Ne pas en tirer de statistiques !

En revanche Cuba est soumis aux alizés qui soufflent régulièrement du nord est. Ils peuvent être forts et mieux vaut les avoir dans le dos d’où l’intérêt de pédaler depuis l’oriente vers l’occidente.

Nous avons régulièrement consulté MeteoBlue qui n’a apporté aucune prévision fiable. Le journal météo TV est vers 20:15.

Quand il fait beau, ce qui est la majorité du temps, la température en journée tourne entre 25 et 30°c

Les routes.

La circulation est globalement très faible. 

On peut prendre les autoroutes à vélo en restant sur la voie de droite réservée aux vélos, chevaux, charrettes etc. Aucune autre route n’a de bas côté cyclable (contrairement aux écrits de Lonely Planet ).Éviter les liaisons entres les villes proches car les bus, camions, américaines et autre jeep considèrent qu’un coup de klaxon leur octroie la priorité. Sur la plupart des routes la circulation est tranquille. 

Les revêtements sont très rarement bons, souvent médiocres et généralement dégueulasses. Les nids de poule peuvent être énormes, mais souvent la chaussée n’est qu’une succession de rapiècements tout bosselés. Dans d’autres cas il n’y a plus de goudron ou il n’y en a jamais eu. 

Ravitaillement.

Les petits déjeuners des Casas sont plantureux et permettent de bien tenir jusqu’au sandwich de midi. Inutile de se charger. Le long de la route on vend des ananas, bananes etc. Dans les villages il y a toujours un kiosque cafétéria qui vendra biscuits, sandwichs et autres bricoles, mais pas à boire, il faut aller ailleurs. Mais quelquefois « hay nada ». 

On trouve toujours et partout du rhum, et souvent de la bière, en revanche il peut être difficile de trouver de l’eau en bouteille. Il faut se renseigner avant de trouver la petite boutique qui en vend…jusqu’à épuisement des stocks. Des pastilles d’hydroclonazone sont nécessaires . Nous avons aussi utilisé une gourde filtre « Water-to-Go » pratique et semble-t-il efficace. Beaucoup de kiosques des villages vendent des jus de fruit maison et du jus de canne,  « guarapo », quel régal ! ou du « refresco » qu’on n’a pas voulu imposer à nos estomacs .

Les repas du soir sont excellents partout, et bon marché dans les Casas (7 à 10 CUC) a peine plus cher dans les paladares (petits restaurants).

Matériel .

Prévoir du solide.

Il n’y a rien sur place, prévoir toutes les pièces détachées nécessaires. Et apporter tout ce que vous pourrez laisser aux cubains qui apprécieront.

Les changements de vitesse sont très sollicités car il y a beaucoup de creux et bosses et peu de grandes côtes de type col alpin, de même sur les pistes on change souvent de braquet. Donc prévoir câbles de rechange.

Nous avons eu quelques belles journées de pluie qui lessivent les chaînes et cassettes, n’oubliez pas une bonne burette d’huile adaptée au temps humide ou sec, chaud poussiéreux ou boueux….

Penser aussi aux patins ou plaquettes de frein qui s’usent beaucoup dans la terre et la boue.

Il est pratiquement impossibles de trouver pneu et chambre de 700. Les 26 » sont moins rares.

Nous roulions avec des 700×32 et 700×38 Schwalbe marathon plus. Un bon choix. Préférer des pneus sans crampons car même si l’asphalte est en mauvais état ils ne serviraient à rien.

Le jour se lève à 6h et se couche à 18h . Donc il peut arriver soit de se faire surprendre par la nuit sur une étape trop longue, soit de partir tôt pour prendre un bus par exemple. Prévoir alors de bons éclairages d’abord pour être vu, ensuite pour voir des plaques d’égout qui dépassent, ou qui sont absentes, des nids de poules, et autres surprises inimaginables. Le mieux est de ne rouler que le jour.

Dans presque chaque village il y a un «ponchero » , le vélociste local, qui n’a pas de pièce détachée mais qui fait des miracles avec rien. 

Bus

Viazul prend les vélos (5cuc) sans difficulté. Sur les grands lignes la demande peut être forte, il faut alors réserver 2 ou 4 j à l’avance.

Par les agences de tourisme on peut prendre TransGaviota. Confortable.

La compagnie Nacionales ne nous a jamais acceptés, réservée aux cubains.

Le camiones privados se prennent partout, pour aller partout. Ils partent quand le chauffeur estime qu’il y a assez de clients à bord. Bancs d’acier, vue limitée, tarif à la hauteur du confort. Ils sont souvent très pleins.

Il y a aussi les guaguas » les bus locaux qui se payent aussi en moneda nacional.

Les taxis dits collectivos coûtent souvent à peine plus cher que le bus. Une bonne solution de dépannage.

Nous n’avons pas pu essayer les trains. D’une part parce qu’on nous a déconseillé les horaires fantaisistes, et d’autre part parce que les vélos n’étaient pas acceptés dans celui qu’on a voulu prendre.

Logement.

Des casas presque partout. Sinon le téléphone arabe nous a dépanné. Certaines peuvent se réserver via AirBnB si on trouve une connexion . Souvent l’hôte d’un jour réservait pour nous à l’étape suivante chez un de ses copains ou famille.

Les zones très touristiques sont très chères et sans intérêt sauf si l’on veut farnienter un verre de rhum à la main sous les cocotiers,  éviter de rencontrer des cubains, claquer du pognon et supporter la musique ininterrompue.

Les campismo sont une bonne alternative. Certains doivent être réservés depuis les villes , d’autres refusent les étrangers, quelques uns sont presque du standard de Villages vacances en France.

Vêtements 

RAS.

Le vêtement de pluie est inutile car la pluie est tiède, presque chaude ! 

Nous avons pu laver ou faire laver (2 a 4 CUC) dans les casas presque chaque soir.

Cartes

Nous avions un Garmin eTrex 30 avec une carte OSM très précise malgré son absence de courbes de niveau (mauvais téléchargement ?)

L’appli maps.me.com est très utilisée et précise et nous a souvent guidés jusqu’aux Casas. La télécharger avant de venir. Impossible de Cuba. Nous n’avons pas utilisé Wikiloc qu’on trouve moins pratique, mais qui a des courbes de niveau.

La Michelin de Cuba est à peu près exacte  mais à très petite échelle.

Les cubains font tous de la bicyclette pour se déplacer, ils sont donc assez précis et exacts sur les indications qu’ils donnent tant en distance qu’en dénivelé («Loma» = côte ou colline )

Communications 

Un cubain nous avait prêté un téléphone mobile tout simple équipé d’une puce prépayée locale valable 2 mois et rechargeable en achetant une carte, tarjeta, dans les kiosques idoines Etecsa.

Internet est accessible par wifi sur la place centrale de chaque ville ou village. Certains hôtels ou casas le relayent aussi. Il faut alors se connecter à Etecsa, puis entrer les codes donnés sur une carte achetée chez Etecsa (1 h = 1 CUC, 5h = 5 CUC) . Qualité variable des connexions.

Certains sites sont inaccessibles depuis ce pays classé parmi les « terroristes », notamment topographiques..

Sécurité.

Nous nous sommes sentis en totale sécurité dans tout le pays.

En revanche tous les cubains nous conseillaient de cadenasser nos vélos mêmes dans les vérandas grillagées et généralement nous les rentrions dans la maison pour la nuit.

Les cubains sont obsédés de sécurité, il grillagent tout, cadenassent tout « par précaution «  disent-ils. Il n’y aurait quasiment aucun risque d’agression aux personnes, mais les petits larcins seraient fréquents…

Près des sites touristiques en ville il y a des parqueos, parkings à vélos surveillés payants.

Attention quand même aux pick-pockets sur les plages, nous avons rencontré un couple d’anglais fort maris, dépouillés de leurs passeports…

Santé.

Pour entrer à Cuba il faut présenter une attestation d’assurance.

Il y a des pharmacies dans chaque village, mais elles sont très mal approvisionnées.

J’ai fait très plaisir à notre hôtesse de Guardalavaca en lui donnant un cachet de paracetamol introuvable en pharmacie.

Donc apporter tout ce qui vous sera nécessaire ; piqûres d’insecte, diarrhée, blessures etc…

Dans les villes  touristiques il y a des « clinicas internationales » avec Medecin, infirmières et pharmacie. Il faut bien sûr payer en CUC ou par carte bancaire.

Des boules Quies ne sont pas un luxe ! 

 

en chiffres :

Départ Arrivée Casas

Total Km : 1623,2

Cotation gite

(en fait, ils sont tous très bien !)

Samedi

14/12/2019

Vol La Havane Vedado Tata

3

Dimanche

15/12/2019

Vedado Centro viejo Tata
Lundi

16/12/2019

Centro Viejo Tata

30

Mardi

17/12/2019

Vedado Mariel Casa

55

1

Mercredi

18/12/2019

Mariel Las Terrazas Villa Maida

53,7

2

Jeudi

19/12/2019

Las terrazas Las Terrazas Villa Maida

10,7

Vendredi

20/12/2019

Las Terrazas La Mulata Villa Jose Otaño

64,7

4

Samedi

21/12/2019

La Mulata Puerto Esperanza Teresa

62,5

2

Dimanche

22/12/2019

Puerto Esperanza Sta Lucia Cusy

32,2

4

Lundi

23/12/2019

Sta Lucia Cayo Jutias -AR

38

Mardi

24/12/2019

Sta Lucia Viñales

44,4

Mercredi

25/12/2019

Viñales AR Parc National

33

Jeudi

26/12/2019

Jagüey Playa Larga

29,1

2

Vendredi

27/12/2019

Playa Larga Playa Gijon Tony’s BnB

36,9

4

Samedi

28/12/2019

Gijon Guasasa Luis

27,3

5

Dimanche

29/12/2019

Guasasa Castillo de Jagua ->Cienfuegos

41

Lundi

30/12/2019

Cienfuegos Guajimico

47,2

Mardi

31/12/2019

Guajimico Trinidad

42,6

Mercredi

1/1/2020

Trinidad AR Valle  de los ingenios

39

Jeudi

2/1/2020

Trinidad Topes de collante Gran Nena

22,6

1

Vendredi

3/1/2020

Topes Sta Clara Trivalta Abnb

73

5

Samedi

4/1/2020

Sta Clara Remedios Paraiso Colonial

53

3

Dimanche

5/1/2020

Taxi Cayo >Sta Clara
Lundi

6/1/2020

Bus Camagüey Natural caribe

4

Mardi

7/1/2020

Camagüey
Mercredi

8/1/2020

Bus Santiago Terrassa del pavo real

3

Jeudi

9/1/2020

Santiago
Vendredi

10/1/2020

Santiago Campismo Caleton blanco

42

2

Samedi

11/1/2020

Caleton blanco Chivirico Harrys

43

2

Dimanche

12/1/2020

Chivirico La Mula Campismo

49

1

Lundi

13/1/2020

La Mula Pilón Hum trop

72,4

2

Mardi

14/1/2020

Pilón Playas Coloradas ?casa azul

84,1

1

Mercredi

15/1/2020

Playas Coloradas Manzanillo Asturias

76,7

4

Plus 23 en camion de Média Luna a Campachuela
Jeudi

16/1/2020

« Bus » Santiago
Vendredi

17/1/2020

Cajobabo Baracoa Fernando

52

2

Samedi

18/1/2020

Baracoa AR Baracoa Fernando

34

Dimanche

19/1/2020

Baracoa Moa

75

3

Lundi

20/1/2020

Moa Levisa Hermita

80

1

Mardi

21/1/2020

Levisa Cayo Saetia AR Hermita

59

Mercredi

22/1/2020

Levisa Banes

76

Jeudi

23/1/2020

Bus Guardalavaca
Vendredi

24/1/2020

Guardalavaca
Samedi

25/1/2020

Bus Holguin
Dimanche

26/1/2020

Voyage retour ? Bus
Lundi

27/1/2020

Tata
Samedi

28/1/2020

Vedado Jaimanitas AR Tata

44,1

Dimanche

29/1/2020

Vol vers 18:45

33

jours de vélo

49,2

Km/ jour pédalé

 

Et comme d’hab, je peux envoyer les traces GPS à qui les demandera par mel.

Bonne route !

C’est vraiment un pays différent, surprenant, toujours sympa…

Final !

Cuba poursuit le développement touristique de cette région de Guardalavaca. En face de Cayo Saetia un complexe hôtelier est en construction. Un ouvrier nous apprend que c’est un projet français qui fait appel à la main-d’oeuvre cubaine pour le gros œuvre, mais qui laissera sa place à des indiens pour les ´lfinitions. Vous avez dit globalisation ?

Samedi 25

Difficile de comprendre s’il y’a des bus pour Holgin, s’il acceptent les touristes et leur vélo. Inquiets de louper notre bus Viazul réservé pour dimanche 26 au soir nous optons pour un taxi qui nous dépose à Holgin en fin de matinée.

Deux jours dans cette ville, avec un genou foireux qu’il faut ménager, c’est long, très long…Heureusement notre hôte et sa Casa sont tout à fait sympa et la nuit tombée nous prenons nos vélos pour rallier le terminal.

Une nuit glaciale Nous attends dans le bus qui arrivera après 11 h de voyage , à 8h du matin à La Havane où nous retrouvons Tata et sa casa..

Dimanche et lundi nous avons plaisir à déambuler dans la ville. Un salut à Fabrice, un tour au musée de Bellas Artes Cubanas, un saut sur la plage de Santa Maria, à l’est. Et enfin une balade à vélo jusqu’à Fusterlandia, à Juanmanitas , où nous apprécions sa deco entre le facteur Cheval et Gaudi..

Le restau El Loco à côté de Tata nous régale…et nous assomme par une dégustation finale de rhum. Celui de Los Maestros a notre préférence….

Et mercredi le mari de Tata nous emmène à l’aéroport où notre avion est annoncé avec 1h30 de retard.

Dernier mojito.

Le prix à payer

Ici, comme pour le TGV chez nous, difficile de savoir le prix réel des choses. Hier, voulant revenir du centre de La Havane à notre casa, nous demandons à un taxi-coco, sorte de triporteur en forme de bulle, le prix qu’il en demandait. « 10 CUC ». Le matin, pour venir, nous avions payé 4 CUC a un taxi voiture américaine. Nous voulons négocier. Impossible. Après quelques questions posées à des passants, nous trouvons un taxi-colectivo. Il nous en coûteras 10 CUP, soit moins d’un demi CUC !

Dans certaine casas, on nous a facturé 6, 5, 3 CUC la lessive de nos vêtements, et même gratuitement dans une ou deux. Ou bien 1 CUC la petite bouteille d’eau, le même prix pour une grande et d’autres « non non, je ne vais pas vous faire payer l’eau ! ». Va comprendre.

Un petit jeu pour ceux qui ont bien suivi le blog.

Si c’était…

Un moyen de transport ? Le cheval

Une voiture? Une Buick 1952

Un passe-temps ? Faire la queue

Un jeu ? Les dominos

Un métier ? Remplisseur de briquets à gaz Ou médecin

Un outil ? La machette

Un fruit ? La banane

Un légume ? La banane, ou la patate douce, ou le manioc

Une couleur ? Le vert

Une musique ? Le «son »

Une chanson ? besa me

Un bruit ? la musique

Un instrument de musique ? Guitare et maracas

Un homme célèbre ? Le Ché

Une femme célèbre ? la Revolucion

Une boisson ? Le rhum Habana club, 3 ans d’âge

Un met ? Le congri, avec une langouste.

Une vertu ? La patience

Un défaut ? La lenteur

Un vêtement de femme ? Mini jupe lycra-elasthane

Un vêtement d’homme ? Le maillot de corps roulé au dessus du ventre.

Une expression ? mi amor

Une plante ? la canne à sucre

Un oiseau ? le tucororo et le colibri

Un arbre ? palmier royal

Un cocktail ? la piña colada et le mojito

Un meuble ? le fauteuil à bascule.

Une pièce de la maison ? la véranda grillagée.

Un vice? le tabac et le rhum

Une qualité ? le sourire

Une phrase ? hasta la victoria, siempre

La plage à la place du vélo

Jeudi 24 janvier

Laurent ne peut plus pédaler, atteint d’une douleur aiguë au genou droit.  C’est donc en taxi collectif que nous rejoignons Guárdalavaca. 33 km, et 315 m économisés. La route est jolie. 

A Guardalacaca, difficile de trouver une casa près de la plage où même dans une maison. Finalement nous dormirons chez Irène, en RdC d’un immeuble. Les hôtels (todo incluido) sont plutôt discrets, peu visibles de la mer, pas trop hauts et au milieu des arbres. Plage agréable, petites vaguelettes. Tous les touristes des hôtels ont un bracelet de couleur au poignet. Nous, pauvres touristes à la journée n’avons accès qu’à une seule plage. Mais elle est très agréable. 

Visite à la clinique internationale. Une crise d’arthrose est diagnostiquée. Une injection d’un cocktail anti-inflammatoire immédiatement, demain matin, et après-demain matin. Fin du périple à vélo. Heureusement il ne nous restait qu’une centaine de km à parcourir !

Plage obligatoire demain. Bus ou taxi pour Holguín samedi. Le soleil est revenu. 

Vendredi 35 janvier

La nuit a été excellente. Pas de démangeaisons pour moi, pas de douleur au genou pour Laurent. 

Visite en taxi au cimetière Taínos (les aborigènes qui vivaient sur l’île à l’arrivée des Espagnols depuis plus de 1000 ans). Intéressant. Notamment la position des corps (tous enterrés au même endroit, sans tombé particulier) révèle l’origine du mort : Taínos, Espagnol, Africain….

Puis plage, plage et plage. C’est une bonne façon de finir un voyage h

Baracoa A Banès

Le lendemain samedi 18 après un tour dans cette ville charmante, toute en longueur, même les places sont en longueur , les rues bordées de maisons avec une galerie qui donnent un air de Louisiane nous partons pour la plage de Caguajo à côté de la Bahia de Mata. Le temps est incertain mais nous arrivons à la plage lors de la première averse. Giber nous accueille sous son rancho et nous offre fruits, café puis mojito en attendant les deux cyclistes partis s’entraîner ce matin dans la Farola (aller-retour !). A leur arrivée, tout crottés le repas est prêt et le poulpe se révèle aussi bon que promis. Le repas se poursuit en discussion, échange de vidéos sur leur passion le cyclisme et surtout leur héros Contador.

36 km

.

Lundi 20

Dimanche matin au lever du jour nous avons un petit espoir d’amélioration qui ne va pas durer.

Nous quittons la casa sous la pluie, tiède mais mouillée. Elle ne nous abandonnera que 35 km plus loin que nous parcourons dans la boue car la route n’est goudronnée que sur 10 km. Prudents, nous roulons doucement. Les ponts, nombreux, sont des vrais pièges car les «joints de dilatation » peuvent faire 40 ou 50 cm de large.

Paysage splendide que malheureusement nous dégustons à peine.

A mi parcours pendant que je change mes plaquettes de frein arrière le propriétaire du rancho voisin me propose de nous faire une omelette aux bananes qui sera la bienvenue. La suite se déroule au sec et sur une route asphaltée.

L’arrivée sur Moa est surprenante. La terre est rouge. Les cheminées de 5 usines sont visibles de loin et l’on aperçoit, ou plutôt devine, les carrières à ciel ouvert de nickel. Les Rios sont rouges sang. Pendant 2 ou 3 km nous longeons des immeubles de deux ou 3 étages. Deux usines fonctionnent actuellement, l’une avec des capitaux cubains et canadiens, l’autre tout cubains. Elles emploient 3 000 personnes plus près de 2 000 sous traitants.

Nous trouvons sans difficulté la casa que nous a indiqué une vendeuse de bananes au bord de la route. Avant d’apprécier son confort nous nous lançons dans le nettoyage des vélos et sacoches crottés comme c’est pas dieu poss’

Lundi nous filons vers Levisa à 80 km ou nous faisons étape chez Ermita, une chambre clandestine que nous a indiqué discrètement une passante. Nous n’avons par le courage de poursuivre jusqu’au Cayo Saetìa où il n’y a qu’un hôtel à 117 $. Nous abandonnons le rêve d’une plage idyllique sous les cocotiers..

Ermita à été vendeuse pendant 38 ans. Elle est aujourd’hui à la retraite et tout Levisa la connaît. Sa maison est à côté de l’école, ce qui lui permet d’arrondir ses fins de mois en vendant des sandwiches et boissons aux écoliers . Elle touche 200 CUP par mois, soit environ 8 €. Elle a Une fille ingenieure mariée avec un basque à Bilbao, son autre fille vit dans l’immeuble d’à côté et son petit fils vient habiter chez elle. Il est prof de maths. Elle héberge aussi un petit neveu de 9 ans dont la mère travaille au Venezuela. A 73 ans elle déborde d’activité et d’optimisme. « J’aurai bien de temps de dormir quand je serai décédée » nous dit elle. Elle nous donne l’adresse de sa fille à Bilbao qu’elle souhaiterait que nous rencontrions. Cette maison vivante, accueillante sera une belle étape .

Mardi nous faisons un aller retour à Cayo Saetia. Cette île à 30 km de Levisa à une ambiance africaine. Des buffles , antilopes, autruches…y ont été installées . Nous la traversons pour arriver enfin à la plage idyllique dont nous rêvions. Mais à 14 h nous levons le camp devant l’accumulation de nuages noirs. Ils nous tombent dessus à mi chemin du retour et arrivons bien trempée chez Ermita.

Mercredi 22 janvier.

Après 75 km de route à peu près plate nous arrivons à Banès, bourg agricole au milieu des cannes à sucres, élevage. Il y reste quelques belles maisons du temps de la Fruit compagnie avant la Révolution.

Des photos sont ajoutées sur le site.

El Oriente

La Farola, tout le monde connaît, à Cuba. C’est une route mythique. Quand les gens nous en parlent, ils ont la main qui mime une montée avec des virages. « C’est une des 7 merveilles d’ingénierie de la Cuba moderne » dit le guide ! Sur maps.me, elle est intitulée « viaduc de la Farola ». Son point culminant est à 560 m. Elle est recouverte de grandes dalles de béton, avec joints légèrement en relief, comme sur l’autoroute du sud de mon enfance, ce qui provoque ce bruit caractéristique « toc-toc, toc-toc » chaque fois que les roues franchissent ce bourrelet. Après Topes del Collante, c’est presque du gâteau. Ça démarre doucement sur 7 km, puis quelques kilomètres bien raides (supérieur au 10%, inférieur à 13) et le haut est une route en balcon qui suit plus ou moins les courbes de niveaux sur 7 km environ, avec des points de vue magnifiques, avant de debarouler sur Baracoa. Comme elle est jeune (on ne peut pas dire neuve), elle n’a pas de nids-de-poule et le cycliste peut lâcher les freins.

Tout au long de la route, nous croisons des paysans, montés aux points stratégiques de la route sur leur vélo à 1 seule vitesse (!!) pour vendre aux touristes ou passants des clémentines, du beurre de cacao, des objets travaillés dans un joli bois de veines claires et sombres. Mais surtout les délicieux « cucuruchos », noix de coco râpée, mélangée à des fruits (aujourd’hui, goyave et probablement du sucre de canne), le tout enroulé dans une sorte de cône en feuille de bananier. C’est délicieux. Et excellent pour le cycliste. 

Du côté de Baracoa, ce sont les sportifs de la ville qui grimpent régulièrement la côte pour s’entraîner. C’est le cas de Hugo, prof de sport dans une salle de musculation, qui nous rattrape dans la descente après nous avoir croisés sur son beau vélo de route. Avec son copain, rattrapé plus loin, il nous conseille pour une casa, tout en haut d’une maison, avec vue sur la mer agitée, et pour la plage où aller manger du poulpe demain à midi. Nous passons un bon moment avec eux au bar de la place animée devant l’église (où nous croisons les quelques touristes arrivés par le bus du matin. 

Autre spécialité de la cuisine exotique de Baracoa, l’espadon à la sauce « lechita » (mélange de lait de coco et de tomate) que nous savourerons le soir. 

Pas de doute, le détour par la Farola vaut le coup !

De l’avantage de voyager à velo

undi 13 janvier

La route côtière qui serpente entre Santiago de Cuba et Marea del Castillo est le plus bel endroit qu’on ait vu à Cuba. 180 km de « route », coincée entre la Sierra Maestra (point culminant 1900 et quelques mètres) et la mer Caraibe souvent à quelques mètres d’elle, quelquefois la surplombant de 50 à 100 m pour passer un cap, l’asphalte est parfait jusqu’à Chivirico. Il devient un peu plus chaotique jusqu’à Las Cuevas, et a fini par s’effondrer dans la mer entre Las Cuevas et La Plata, il y a quelques jours, ne laissant qu’un vague passage étroit entre falaise et mer, que seuls les piétons peuvent passer et les cycliste y qui portent leur vélo ! Vient ensuite une quarantaine de kilomètre de piste ou route en lambeaux d’asphalte, mais dont la vue sur la mer ou la montagne fait oublier l’état de la route. 

Cet effondrement de la route rend l’accès aux véhicules à moteur impossible. C’est donc le paradis des cyclistes. Paradis de cyclistes français, qui, férus de météo ont compris que le vent souffle puissamment d’Est en ouest et se laissent pousser par les alizés, enfer pour les Allemands ou les Hollandais dont les guides touristiques recommandent de parcourir cette route dans l’autre sens. Allez comprendre !

Échaudés par les pentes de Topes de Collante, nous avons pris notre temps et avons dormi au Campismo de Caleton Blanco (33 km, 260 m +) le premier soir (ambiance 100% cubaine), puis Chivirico (43 km, 260 m+ et ambiance fête du samedi soir avec cochon grillé et rhum en bouteilles plastiques !!!), campismo de la Mula (43 jm, 770 m +) et Pilon, fin de la route côtière, (72 km, 880 m+), ambiance de lundi soir, pas de restau ouvert, nous quémandons à notre casa particular un sandwich, qui se révèlera délicieux. 

Car cette route, loin de tout, révèle combien la pénurie peut être rude dans les coins reculés : pas de café, pas d’eau en bouteille, rien … Heureusement nos hébergements ont toujours pu nous offrir à dîner. Mais le petit déjeuner des campismo c’est café et sandwich au jambon. Ça change des petits déjeuners des casas dans le reste du pays.